«Last night a DJ saved my life.» C'est ce qu'on retiendra de la 24e édition des Transmusicales de Rennes. On attendait avec impatience «le retour du rock», avec des groupes tels que Radio 4, Ikara Colt, Queen Adreena, The Stooges Project. Finalement, c'est le hip-hop qui a démontré qu'il était toujours là, grâce à l'un de ses plus anciens DJ, Cash Money, 38 ans.
Cash Money, classe. Hier à l'aube, après deux heures de mix sans temps mort, ce maître des platines continuait à chercher dans ses bacs le vinyle qui allait emporter une énième ovation du public. Sans machine, sans soutien de musiciens comme Boom Bip vendredi soir, Cash Money mériterait encore son titre de champion du monde DJ. Au feeling et toujours dans le rythme, avec quelques prouesses techniques, il mixe sans complexe les derniers succès commerciaux du rap et les classiques old school, invoque la bienveillance de Bob Marley, puis remonte jusqu'aux derniers tubes du dancehall jamaïcain.
La salle du Liberté haut, transformé en block party du Bronx après le passage pittoresque des arrière-grands-mères du hip- hop, ESG, était devenue une machine à remonter le temps. Que de chemin parcouru entre les compositions minimalistes des soeurs Scorring, qu'on vient écouter aujourd'hui comme au musée, les rythmes syncopés de Missy Eliott, et la puissance verbale du groupe de rap la Rumeur. La veille, il captivait le public breton par sa force de conviction et son charisme, impressionnants malgré la pauvreté de