Que vous inspire la guerre qui se dessine contre l'Irak ?
C'est intéressant de voir comment, dans ces situations extrêmes, les pays avancent à visage découvert. D'un côté, les Anglo-Américains et leur rapport d'étudiant datant de 1991 et truffé de fautes d'orthographe (1) ; de l'autre, l'Europe qui peut sombrer dans l'antiaméricanisme primaire. Mais cette guerre ne vise en rien Saddam Hussein et l'Irak. C'est un conflit sur le long terme pour, notamment, contrôler le pétrole. De la géopolitique où sont tout autant visées l'Europe et la Chine. C'est consternant : l'Union européenne se disloque diplomatiquement à la première occasion, ce qui semble voulu par les Etats-Unis. Ils veulent mener une guerre du même type que celle de 1991, sans morts apparents, alors que plusieurs milliers de soldats américains sont contaminés par l'uranium appauvri.
Que pensez-vous de l'attitude de Jacques Chirac ?
C'est drôle, mais il est épatant. Cela fait deux fois en un an qu'il faut le soutenir. C'est la première fois que je le trouve un peu gaullien. En même temps, il ne quitte pas des yeux les sondages. Je suis très content que les Français soient contre la guerre, mais j'aime bien quand les choses sont un peu plus tordues, moins évidentes. Que le refus de la guerre soit consensuel me paraît étonnant. On en perd son sens critique et c'est très pénible. Il faudrait rappeler sans cesse les autres raisons de ce conflit : la politique hégémonique des Etats-Unis, leur volonté de mettre à mal tout contrepoids diplomatique.
Ne trouvez-vous pas légitime que les Etats-Unis se lancent dans cette guerre ?
Les attentats du 11 septembre étaient islamiques. Aujourd'hui, ils partent en guerr