Un doigt de m'baqanga, reggae-calypso bleddar avec punkeries (sans les tifs, allégeant mollement le chef du chanteur Albarn), un poil de bossa hobo groove... Tout cela, poli high-tech en treize plages au son hâlé, fait le septième Blur, Think Tank (non pas «penser pétrole» mais «réservoir à pensée»). Le précédent était en décompensation finnoise ; celui-ci, infusé par la compilation Mali Music (1), est aussi éclaté qu'apaisé, épanoui en safari baggy blues.
La sortie d'un album du groupe anglais quadra Blur eut-il jamais la moindre importance ? Le mieux à quoi pouvait prétendre la livraison antérieure 13, à travers Tender, pour échapper à la médiocratie rock insulaire Pulp-Oasis, était U2 : Bono le vieux roublard au cheveu teint, lunettes neuves et équipe de French doctors écolo-stoniens idéologues, en idéal pop adulte.
Arrangé. Prenons la mélopée Good Song (variantes : Mellow Song hier, Sweet Song aujourd'hui). C'est tourné au moule, mélodique et arrangé (oud ? steel drums ? tambours béninois ?), presque Beatles comme le finale, talk over pris de façon à capitonner l'écoute. Harmonisant à fleur de lèvres, avec des grâces tièdes, la complainte distingue la ligne 2003 : ambient afro-brit crooner plus Plastic Lennon Band que Mersey beat, à vrai dire.
On tient là, mine de rien, le meilleur volume à ce jour de la formation, quitte à un rien de pose. Maniérisme conviendrait mieux. Bon, semble flâner l'album-cheville, et maintenant ? Pourquoi pas de la pulsion gnawa