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Libération
Portrait

Eddy Mitchell, toujours la banane

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Quarante ans de rock entre ironie et discrétion, fidèle à ses clichés, sans nostalgie.
(Bruno Charoy)
publié le 4 août 2003 à 0h31

Paru en dernière page de «Libération» le 4 août 2003.

Il est resté chenapan, Eddy ! Même à 61 balais et loin de Belleville. Pour pouvoir se servir un whisky, il jette son verre d’eau minérale par la fenêtre de son bureau, au premier étage d’un immeuble cossu du VIIIe arrondissement. Sans même regarder s’il y a des passants sur le trottoir. C’est après qu’il passe la tête par l’embrasure pour voir s’il n’a arrosé personne. Ouf ! On est rassuré. Pas de savoir qu’il n’a pas trempé le quidam, mais de le voir en si bonne forme, l’œil vif, le même nez à trier des châtaignes, la banane brillante et la blague toujours en équilibre précaire au bord des lèvres minces. Son côté galopin oppose un vigoureux démenti à la revue Notre temps qui s’étale sur un fauteuil et traite des mille et une façons de se concocter une bonne petite retraite heureuse. Eddy fait mine de la découvrir en même temps que nous. «Sûrement des copains qui l’ont apportée pour mon anniversaire», plaide-t-il.

Après quarante et quelques années à servir la cause du rock et de ses frères country et blues, il a accumulé suffisamment de points pour pouvoir déjà en bénéficier. Même avec la nouvelle loi… Mais Eddy n’en veut pas : «Pas encore le moment où j’irai tricoter des moutons dans l’Ardèche.» Résultat : un nouveau CD, Frenchy, et une tournée à venir. L’un ne va pas sans l’autre : ce sont les concerts qui provoquent le disque, pas l’inverse. «Je suis un intermittent saisonnier. Je fi