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Portrait

Béatrice Macé «Difficile d'exister en dehors des Trans»

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Béatrice Macé, codirectrice, avait 20 ans lorsqu'elle a participé à la fondation du festival
publié le 4 décembre 2003 à 2h11

En juin 1979, lors des premières Transmusicales, Béatrice Macé a 20 ans. Comment grandit-on à la tête d'un des principaux festivals français ? Comment vieillit-on au son des concerts de rock ? A voir son teint frais et son regard bleu derrière des lunettes carrées, plutôt bien. Les virées jusqu'à point d'heure et les réveils glauques sont derrière elle. A entendre son rire en cascade, Béatrice Macé ne fume pas, ou plus. Sur son bureau trônent des cahiers remplis de chiffres, des lettres à en-têtes, un ordinateur et des classeurs dont la taille rappelle les responsabilités qui lui incombent.

Aux finances. Elle tient d'une main de fer les cordons de la bourse ­ budget de 1,65 million d'euros. Un poste moins glamour et médiatique que celui de l'éternel programmateur Jean-Louis Brossard, avec qui elle fonda le festival (avec, aussi, Hervé Bordier). La musique ? «A la maison, en mangeant du chocolat et en lisant un livre.» Brossard, lui, retrousse ses pantalons comme à l'époque new wave. Il n'a pas changé de magasin de disques. Ecoute quarante choses à la fois. Et ses tempes sont grises. Sur elle, on ne voit rien du temps qui a passé. Pas même les coups encaissés, ni ceux qu'elle a donnés. Comment prend-on de l'âge au côté d'amis de vingt ans ? Peut-on encore être complices ? «On a chacun son pré carré : Jean-Louis l'artistique, moi, l'administratif. On en réfère toujours à l'autre, mais on a une grande marge de manoeuvre.»

L'ex-étudiante en lettres classiques qui