Les Trans des Bérus et des CRS ? Pas uniquement. Le vingt-cinquième anniversaire du festival rock le plus gonflé de France a été une bonne cuvée, que la guérilla «keupons/condés» de jeudi (Libération de samedi) n'a pas réussi à gâcher. Surpris de s'être vu transformé en capitale éphémère de l'iroquoise vert pomme et de la Kronenbourg volante, Rennes semble prêt à pardonner son prestigieux rendez-vous musical, qui n'a jamais connu de débordement grave depuis sa création en 1979. Fréquentation au beau fixe (le plein partout), programmation au poil, surprises (Ben Harper ou Keziah Jones passés faire coucou), le chapitre 2003 prend sa place sans rougir dans les annales de cette saga musicale. Compte rendu en palette d'instantanés impressionnistes.
Oscar de la nostalgie
La moyenne d'âge des artistes en Trans a-t-elle jamais été aussi élevée ? Habitué à regarder vers demain, le programmateur Jean-Louis Brossard s'est offert un petit plaisir avec une première journée souvenir. Choix cohérent quand la plupart des groupes qu'on redécouvre aujourd'hui à la faveur d'un revival postpunk qui commence à durer ont aussi écrit l'histoire des Trans. Dans l'ordre de préférence, trois des meilleurs concerts de cette nuit nostalgique:
1- Minimal Compact, le groupe israélo-belge adepte d'une new wave sophistiquée, ouverte avant l'heure sur les sons du monde, donne un set intense, prouvant qu'on peut se retrouver après seize ans sans forcément faire honte à son passé.
2- Oublié depuis, même s'il n'a jamais vraiment cessé