Le «Zoulou blanc» est de retour. Encore. Disparu du devant de la scène avec la fin de l'apartheid, Johnny Clegg a tenté à deux ou trois reprises de retrouver sa popularité d'antan en France. Aujourd'hui, la reconquête se fait plus modestement. Il faut dire que la fin de la mobilisation contre la ségrégation raciale a porté un sérieux coup aux exploits athlétiques du chanteur sud-africain sur la plupart des grandes scènes de l'Hexagone, où il était plus prophète qu'en son pays.
La soirée au Grand Rex, première étape de la (petite) tournée française, se jouera certainement à guichets fermés. Clegg en profite, au passage, pour réchauffer les plats avec la commercialisation conjointe d'un DVD et de deux best of (dont un enregistré en public).
Migrateur. Né dans une famille juive, en 1953, près de Manchester, Johnny Clegg est emmené dès 1954 en Israël par sa mère et son grand-père. L'année suivante, la famille émigre dans l'ancienne Rhodésie (Zimbabwe), puis, après le remariage de la mère en 1960, en Afrique du Sud.
C'est à Johannesburg, la plus grande ville du pays, sorte de Los Angeles africain, que va naître le plus célèbre groupe sud-africain du monde, quand Johnny Clegg crée son duo avec un Zoulou jardinier de son état et guitariste à ses heures, Sipho Mchunu. Ayant appris la guitare à 14 ans, Clegg a acquis quelques notions de musique zouloue transmises par un concierge, Mntonganazo «Charlie» Mzila, qui enseignera aussi au jeune Blanc l'ihhlangwini, fameuse da