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Libération

Darc, j'adore

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publié le 9 avril 2004 à 0h10

Je me souviens, je me rappelle avoir entendu Taxi Girl pour la première fois sur un parking désert du Val-d'Oise dans une R4 blanche. La chanson s'appelait Mannequin. Je me souviens, je me rappelle que j'ai vite compris que Daniel Darc n'était pas le fils de Mireille. Je me souviens que son partenaire dans Taxi Girl avait un nom très compliqué. Je me souviens, je me rappelle qu'ils étaient réputés pour s'ouvrir les veines sur scène. Je me demandais comment ils en réchappaient d'un concert à l'autre. Je me souviens, je me rappelle la voix zézayante et maniérée de Daniel Darc, son timbre posé, sa bouche à la fois charnue et pointue, et ses yeux qui tournaient. Je me souviens, je me rappelle que les premières notes de Cherchez le garçon me mettait en transes comme le début de Smalltown Boy de Bronskie Beat et celui de Video Killed The Radio Star des Buggles. Je me souviens, je me rappelle que ces chansons étaient considérées comme très pédés, mais je ne voyais pas en quoi. Je me souviens, je me rappelle que, du jour au lendemain, je n'ai plus entendu parler de Taxi Girl. Je me souviens, je me rappelle que mon coeur s'est de nouveau soulevé le jour où j'ai entendu les premières notes de Quelqu'un comme toi. Je passais des heures sur TV6 pour tomber sur le clip dans lequel il y avait, je crois, une caravane et des enfants qui couraient. Je me souviens, je me rappelle que mon exaltation fut presque équivalente pour Aussi belle qu'une balle, mais que la boule de flipper de Corinne