Le meilleur album électronique du moment est aussi le plus idiot. Même son auteur, le jeune Ecossais Myles MacInnes, surnommé Mylo, ne le prend pas au sérieux quand il avoue avec malice et modestie : «Je serais embarrassé de rencontrer quelqu'un écoutant ma musique au premier degré». On le comprend.
Destroy Rock & Roll (le titre aussi est «un gag»), son premier album, ressemble à la rencontre entre Daft Punk et Toto, les créateurs poilus d'innombrables horreurs FM multiplatinées genre Rosanna ou Africa. Et si l'on ajoute que le meilleur avocat de Mylo s'appelle Sir Elton John (qui ne rate pas une occasion de réaffirmer son engouement), aucun lecteur sensé n'aura envie d'écouter une bêtise pareille. Erreur.
Plaisir pervers. Si une bonne moitié de Destroy Rock & Roll est effectivement à jeter, le reste est probablement ce que la dance a produit de plus gai et diaboliquement accrocheur depuis... le premier Daft Punk. C'est surtout un geste salutaire pour une scène qui a tendance à se replier sur elle-même, produisant des disques souvent fort beaux mais n'intéressant que les fans du genre. Aujourd'hui Drop The Pressure, le premier tube extrait de Destroy Rock & Roll (il y en a d'autres en réserve) passe sur tous les types de radio (FG, Ouï FM, Skyrock, Fun, France Inter...). Depuis combien de temps le microcosme et le grand public n'avaient-ils pas aimé la même chose ? De toute manière, il y a une sorte de plaisir pervers à se dire qu'on écoute le même disque qu'E