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Libération
Critique

Akli D., la voix néo-folk du déracinement kabyle.

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World. Le chanteur d'origine algérienne et comparse de Manu Chao en concert à la Cité de la musique.
publié le 7 avril 2006 à 20h52

Ce festival de la chanson kabyle rassemble trois générations sous le signe d'Idir, fondateur du modernisme musical berbère 70. Takfarinas a mué ensuite ce folk rock identitaire en disco dance kabyle franco-berbère jusqu'à son Honneur aux dames engagé (2004), parolé par Hocine Hallaf, d'Astonvilla. Akli D. (de Delhis), lui, est en train d'inventer le néo-folk kabyle à coups de ballades charmeuses. Le rythme multiple de la montagne, le chaâbi sophistiqué de la casbah d'Alger sont tirés au rock. Avec la chanson C. Facile, une intro guitare chaâbi et un épilogue jazz manouche, Akli D. fait mouche en concert. Une ingénuité s'en mêle, comme sur l'entraînant Good Morning Tchetchenia.

Rencontre au bar. Akli D. est un pote de Manu Chao, producteur de ce deuxième essai du gars chevelu de Draâ El Mizane, bourg de Grande Kabylie. Ils sont sur le même label (qu'Amadou et Mariam) et fréquentent le même établissement de Ménilmontant. «Il y a dans ce bar un sous-sol avec ordinateur où l'on peut faire de la musique, raconte Akli. A la fermeture, vers 2 h du matin, on improvise souvent avec Manu, toute la nuit, parfois trois ou quatre fois par semaine. C'est comme ça que la chanson sur la Tchétchénie a été faite. J'étais en train de l'enregistrer quand Manu m'a dit : "J'aime bien. Je peux m'impliquer plus." C'est comme ça qu'on a tout fait dans son studio.»

Le naturel d'Akli D. semble un miracle en ces temps marketés, tant il semble n'avoir rien à promouvoir et se raconte sur l