Voici un intermittent heureux. Du moins ce 19 août, journée qui voit l'entrée en cotation de Bruno Caliciuri, auteur-compositeur-interprète qui, rebaptisé Cali, sort son premier album. Or, quelque chose nous dit que l'Amour parfait, titre captieux dudit objet, devrait rester parmi les satisfactions 2003 d'une chanson française maligne et frondeuse écrite au cutter.
Alors Cali, ses faux airs de Murat efflanqué et sa faconde trahissant des origines méditerranéennes (Vernet-les-Bains, près de Perpignan), voit l'avenir en rosse. S'il n'a rien d'intrinsèquement révolutionnaire, son style, imagé, vif et cinglant, a de réelles chances de marquer les mémoires, façon Miossec, pour qui il avoue un faible («la direction vocale très rentre-dedans»). «Quand je fais l'amour avec toi, je pense à lui/ Quand je fais l'amour avec lui, je ne pense plus à toi» (Elle m'a dit). Comme : «Aujourd'hui j'ai décidé de ne pas vous tuer/ Invite ton amant dimanche à dîner/ Dimanche c'est le jour/ Des frites et du poulet» (Dolorosa).
Sous des faux airs bravaches rehaussés d'arrangements alertes (C'est quand le bonheur, tube radio liminaire, en rotation depuis quelques semaines), Cali a une faculté pour planter le décor : débandade amoureuse, orgueil de mâle meurtri qui dit tout haut ce qu'il ne pense pas forcément tout bas, coups et blessures verbales volontaires... Plaidoirie : «Je m'en fous d'une chanson un peu fade pour raconter que tout va bien. Thomas Fersen et Arthur H arrivent à rendre intéressantes