Il n'y était pour personne depuis longtemps. Il ne répondait plus, ni aux questions des fans, ni au téléphone. La mort de Syd Barrett, l'âme de Pink Floyd, n'est qu'une formalité. On vous dira que c'était un légume, imbibé d'acide. N'en croyez rien. On vous dira aussi qu'il était gros et chauve, et qu'il regardait fixement devant lui des heures entières. Non. Ça, c'est Scott Walker.Syd Barrett était à la fois Brian Jones et John Lennon. A la différence de Brian Jones, viré comme lui du groupe qu'il avait fondé, il continua de briller le temps de ses deux albums solo, Barrett et The Madcap Laughs, surpassant même ses comptines aigrelettes du temps du premier Floyd, The Piper at the Gates of Dawn, avec de fabuleuses réminiscences des temps élisabéthains, ceux de Purcell et surtout de John Dowland.
Avec un quelque chose d'oriental, d'arabe, de gitan, surtout dans ses deux albums solo, où ses harmonies à la limite de la dissonance troublaient les auditeurs, les filles surtout.
Il était beau comme un Dieu, disons Robert Taylor dans le Roman de Marguerite Gauthier, face à une Garbo qui l'aurait dévoré des yeux, qui aurait couvert d'amour ses bouclettes d'ange drogué.
Ses plus beaux moments avec le Floyd ? Les gamineries haut perché de See Emily Play, évidemment ; Bike (I Got A bike/You may borrow it if you like, berceuse à bicyclette d'enfant brisé ; Arnold Layne, travesti sublime aux accents enfantins (Who, Kinks). Et en solo ? En solo tout Est beau. Di
Le dernier envol de Syd Barrett
Article réservé aux abonnés
Mandatory Credit: Photo By Ray Stevenson / Rex Features
Pink Floyd - Syd Barrett, Olympia, London, Britain - 22 Dec 1967
VARIOUS - 1967 (Syd Barrett à Londres en décembre 1967. PHOTO Ray Stevenson. SIPA)
par Louis SKORECKI
publié le 11 juillet 2006 à 7h00
Dans la même rubrique