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Libération

Villefranche archi Stones.

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publié le 21 juillet 2006 à 22h02

Connaissez-vous Villefranche-sur-Mer ? C'est une jolie baie, à l'est de Nice, où le patrimoine architectural a fortuitement ­ mais violemment ­ rencontré le patrimoine du rock. La collision a eu lieu durant l'été 1971 au 10, avenue Louise-Bordes, dans une villa baptisée Nellcôte. Depuis la rue, on peut admirer un monumental portail en fer forgé, doré à la feuille, sur lequel s'entrelacent les lettres A et B. B comme Bordes, du nom de la célèbre famille d'armateurs qui a résidé ici quelque temps. A la fin du XIXe siècle, le sieur Antoine-Dominique Bordes fit fortune en exploitant une flotte de trois-mâts qui importait d'Amérique du Sud des engrais naturels, guano du Pérou et nitrate de soude. Antoine-Dominique eut trois fils : Adolphe, Alexandre et Antonin. Voilà pour les A.

Sautons jusqu'à l'année 1971, date à laquelle Keith Richards loue la villa Nellcôte pour a priori deux ans, avec option d'achat. Le guitariste, comme le reste des Rolling Stones, vient de fuir l'Angleterre et son fisc gourmand. Mick Jagger s'installe à Mougins, Charlie Watts à Arles, Bill Wyman et Mick Taylor à Grasse. Quant à Brian Jones, il jouit depuis l'été 1969 d'une résidence définitive au cimetière de Cheltenham, dans le Gloucestershire.

Keith pose donc ses malles à Nellcôte et fait la fête avec sa compagne Anita Pallenberg et pas mal de copains (en sus des Stones, on verra Lennon, McCartney, Clapton). Dans la cave est installé un studio d'enregistrement duquel va surgir le double album Exile on