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Libération

Les Trans retrouvent leur ligne

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Surprise, originalité, diversité : le festival rennais a offert une édition réussie sans locomotive.
publié le 11 décembre 2006 à 0h27

Dimanche, vers 2 heures, Béatrice Macé, coorganisatrice des Transmusicales, avait le sourire. Avec 23 500 entrées payantes, le pari d'attirer le public au parc expo de Rennes-Saint-Jacques, hangars peu engageants de la périphérie, sans grosse tête d'affiche, était gagné. Même si la fréquentation est logiquement en recul par rapport aux années passées (28 000 en 2006), qui pouvaient compter sur l'effet d'entraînement Kraftwerk ou Fugees.

Dès l'entame, jeudi, sous le hall 3, les trois Hollandais dépenaillés de Stuurbaard Bakkebaard (barbe dessus, barbe dessous en néerlandais) ont proposé un set réjouissant de jazz perverti, de bossa empoisonnée et de blues rauque à la Tom Waits dont ils partagent le goût des expériences sonores organiques autant qu'alambiquées. Jouant batterie, contrebasse et guitares, mais aussi accordéon ou tuba cabossé, les trois compères, qui savent manier l'humour décalé, n'ont pas hésité à enfiler le sweat à capuche le temps d'un rap à trois voix qui n'est pas parvenu à faire tache dans un ensemble à forte personnalité. Dommage que nombre de spectateurs retardés par des contrôles d'alcoolémie abusivement administrés dès le début de soirée aient été privés de ce concert dense et inventif.

Chorale de barbus. Le même soir, sous une forme radicalement opposée, les Suédois de I'm From Barcelona reflétaient à leur manière ce que tentent de promouvoir les Trans depuis leur acte de naissance : le choc des genres et le mélange des styles. Chorale d