Il était réputé pour la qualité de ses entrées. Il n'aura pas manqué sa sortie. James Brown est mort le jour anniversaire de la naissance de Jésus Christ. A l'âge (supposé) de 73 ans. Le chiffre 33 restant, en ce qui le concerne, lié à son abondante discographie. «Plus de mille références», avait-il coutume de se vanter. Ajoutant, devant l'incrédulité de son interlocuteur : «Mais beaucoup ne sont jamais sorties.»
James Brown était ainsi : hâbleur, outrancier, enragé. Sur scène d'abord, où, à soixante balais révolus, il ridiculisait encore les jeunes pousses du funk sophistiqué (Prince, Michael Jackson, Rick James même, son disciple le plus déjanté) ; dans la vie ensuite, où son comportement faisait passer celui d'un Elvis Presley (comme ceux des autres rockers pionniers) pour une copie à peine démonstrative de l'existence paisible d'un Arthur Rubinstein.
Ramasseur de coton devenu boxeur professionnel
Sa naissance, déjà, prête à contestation. Aussi bien le lieu (Caroline-du-Sud ? Géorgie ?) que la date précise : entre 1928 et 1933. Lui tendra, bien sûr, à se rajeunir, affirmant avoir vu le jour le 3 mai 1933 à Augusta, Géorgie. Précisant, pour désamorcer toute polémique éventuelle : «James Brown est universel. Il se sent partout chez lui. A New York, à Los Angeles, à Chicago, à Mexico...» Néanmoins, les musicologues sont formels : le jour où sa famille a choisi de s'installer à Augusta, James Brown était déjà un garçonnet qui gagnait quelques piécettes en cirant les chaussures près de la gare cen