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Libération
Portrait

Au diapason du père

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Kyle Eastwood, 38 ans. Musicien de jazz, le fils de Clint mène tranquillement sa barque entre carrière solo et BO pour son géniteur. Sans besoin de s'affranchir.
publié le 19 février 2007 à 6h11

Sa maman s'appelle Maggie Johnson. Il a laissé chez elle une vieille collection de chapeaux. Cow-boy, soldat, pompier, policier, joueur de base-ball, il a joué les héros comme tous les enfants. Mieux qu'eux, il savait qu'il suffit du couvre-chef et du regard qui tue. Tout est resté là-bas, à Carmel, fief paternel sur la côte californienne. L'herbe y est verte couleur golf, l'océan pas tendre, les maisons coquettes et alignées, comme dans un décor de cinéma. Ensuite, dit l'histoire de son enfance, il voulut être l'homme invisible, puis il rencontra une contrebasse et en fit son armure.

Le voici qui passe avec elle dans le couloir du Ritz, grand blond avec un gigantesque étui noir : Eastwood junior, Kyle de son prénom, fils d'un demi-dieu et d'une mannequin depuis longtemps divorcés. Il rentre du Japon où il a donné quelques concerts avec son groupe. Là-bas, le film de son père a été très bien reçu. C'est le second volet du récit de la sanglante bataille entre Japonais et Américains sur l'île d'Iwo Jima à la fin de la Seconde Guerre mondiale, cette fois racontée côté ennemi (acteurs japonais parlant japonais). Amour de son pays, des siens, douleur et courage du soldat ne sont pas un monopole américain, semble murmurer le cow-boy devenu vieux sachem au pays du bien et du mal. Junior a signé la bande originale. Il ne trouve pas que son père ait changé, «c'est le même», mais il dit qu'il est totalement libre et livre le meilleur de lui-même ces quinze dernières années.

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