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Libération
Critique

Polnareff gagne son Paris

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Le chanteur exilé s'est posé vendredi à Bercy pour dix jours.
publié le 5 mars 2007 à 6h27

Le concert s'est achevé. Après une vingtaine de succès, tous les regards et appareils photo sont braqués sur Michel Polnareff, l'animal de foire de la sauterie donnée à l'issue de sa première à Bercy, vendredi soir, en prélude à dix soirées puis à une tournée en province. Petit bain de foule, le légendaire agoraphobe semble moins apeuré qu'ému par l'accueil que vient de lui réserver un public de stars (gradins) et de fans en perruque blonde et lunettes noires (fosse). Dominique de Villepin, Florent Pagny, Karen Mulder, Patrick Bruel, PPDA, Catherine Frot, la sculpturale Danyellah (sa fiancée, côté cour, avec les ingénieurs du son) mais pas de Pascal Obispo en vue, pourtant fan number one.

Inventivité. Michel Polnareff avait promis une surprise pour son retour après trente-quatre ans d'absence scénique (en France). Elle est là, dès l'entrée. Pourquoi feindre l'émotion ? Une fois tombé le rideau translucide avec son ombre projetée, Michel Polnareff prend d'emblée la parole («Je n'ai pas préparé de discours, mais je dirai s : "Enfin !"»). Rompre la glace mais pas le mystère, voilà ce qu'il a fait dans unbest of dont il faudrait être de mauvaise foi pour ne pas sortir chamboulé. On oubliera même les solos de guitare et de batterie à la Van Halen comme on n'en fait plus en Californie depuis les années 80... Voilà un chanteur qui met sa vie dans la balance, un type qui s'est fait détrousser par son homme de confiance, en 1973.

S'il ne s'était pas exilé aux