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Portrait

Soûle sister

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Amy Winehouse, 24 ans, chanteuse. Révélation de l’année, la jeune Britannique est réputée caractérielle et alcoolique. Pour avoir la paix, elle joue les idiotes.
Amy Winehouse récompensée aux Brit Awards, le 14 février 2007 à Londres. (REUTERS)
publié le 1er août 2007 à 8h59
(mis à jour le 23 juillet 2011 à 19h37)

Amy a une heure et demie de retard. Normal. «On ne sait pas dans quel état elle est. Il faudra faire à son rythme», prévient l’attachée de presse. Normal. Les billets d’entrée de son Olympia, prévu fin octobre, mis en vente à la mi-juillet, se sont vendus en cinq jours. Normal. Amy Winehouse est le phénomène musical et people de cet été. Elle donne rarement plus de dix minutes d’entretien; quand elle ne se barre pas tout de suite, parce que votre tête ne lui revient pas. Et elle en a massacré et annulé des spectacles, mais tout le monde lui pardonne car son arrivée dans le paysage musical mondial fait un bien fou. Ses copines du R and B (Beyoncé, Joss Stone, Shakira) soignent le brushing et le décolleté, ondulent du popotin comme des chattes en chaleur, tout en roucoulant des âneries à longueur de clips. Elle, une énorme choucroute brune sur la tête, tatouée comme un camionneur, maquillée comme Cléopâtre, trouve les mots justes, fait swinguer une voix exceptionnelle, digne des plus grandes écorchées vives, trébuche sur les scènes les plus prestigieuses, va vomir au milieu d’une chanson et jure comme un charretier pendant les cérémonies.

Bref, Amy Winehouse, 24 ans, bouleverse le petit train-train de l’industrie du disque : «C’est le retour du rock’n’roll dans la musique populaire, dit son compositeur et producteur, Mark Ronson au magazine Rolling Stone. Ses chansons sont honnêtes, brutes. Ça fait du bien d’entendre quelqu’un qui assume ses défauts dans cet univers où tout le