Pour être sûre d’aller mal, elle s’est cassé un bras. Quelques semaines avant de partir en tournée, elle n’a pas trouvé mieux pour détourner l’attention. Véronique Sanson porte une attelle à l’avant-bras gauche. Après les concerts, elle fonce à l’hôpital. Ou sur des plateaux de télé. On pourrait y parler de son énième best of, de sa coiffure, de ses tenues de scène improbables. Non, on y aborde ses rapports autodestructeurs avec l’alcool, l’amour, la vie. Véronique Sanson, que l’on retrouve dans sa trop grande maison des Yvelines remplie de chats, de poules, de guitares et d’un piano avec mille photos de son fils, semble occuper la cage qu’elle a toujours fuie. Si l’on vient pourtant la voir, c’est que la femme-piano paraît en pleine reconquête. Elle n’a pas d’album annoncé depuis le décevant Longue Distance, sorti il y a trois ans. Mais, pour qui la connaît, tous les signaux sont au vert. «Elle se met dans des situations de gâchis permanent, dit son ancien alcoologue. C’est sa plus grande addiction : des situations pour se repêcher.»
Besoin de personne. «C'est tout sauf une star, affirme sa soeur Violaine, mais elle a toujours été comme ça.» Gâtée, butée, rebelle jusqu'à la mort, «Véro» n'a pas su qu'il ne fallait pas tout savoir faire pour réussir dans la vie. Besoin de personne ? A 18 ans, elle quitte son premier groupe, les Roche Martin, un trio formé avec Violaine et un ami de la famille (François Bernheim), pour s'éprendre