On les avait croisés en janvier à Cannes, un peu perdus au milieu de l'armada «NRJ Music Awards» et des paillettes du Palais des festivals. On les retrouve quelques semaines plus tard dans un deux-pièces de 40 m2 d'un immeuble décrépi du XIe arrondissement parisien qui a tout de la cage d'escalier à la Klapisch. Yael Naïm et David Donatien, le duo musical israélo-français qui fait fredonner la France sur l'entêtant «lalala lala» du tube New Soul, reçoit cosy à domicile avec café turc et gâteaux. Plus exactement chez elle, dans leur «bulle musicale» comme elle l'appelle. Précisément là où, durant deux ans et demi, ce couple à la scène mais pas à la ville s'est retrouvé cinq jours sur sept «à horaires fixes de bureau» pour «bricoler» sans se presser un album pop-folk à la tonalité aussi intimiste qu'exigeante déjà écoulé à 180 000 exemplaires. Du travail d'orfèvre qui a conquis aussi bien les teenagers de la Star Ac que les quarantenaires abonnés aux «ffff» de Télérama.
De retour de promo à Saint-Brieuc, nos duettistes se dégourdissent les pattes dans la courette pour combler le photographe avant de s'installer au milieu d'un capharnaüm ordonné d'instruments et de quelques toiles oniriques au mur, signées Yael Naïm. Un intérieur qui fleure bon sa bohème douillette et un farouche esprit d'indépendance. Loin des lounges VIP des majors avec batterie de marketeux ou de la sophistication technophile du dernier s