Artiste majuscule, essentiel dans l'évolution de la scène rock française de ces trente dernières années, Alain Bashung n'a jamais dévissé. Ni dévié d'une trajectoire oblique qui a forgé sa singularité, imperméable aux conventions d'usage. Douzième album studio, Bleu pétrole succède à la psalmodie ardue de l'Imprudence - et à la tournée des Grands Espaces, campagne au long cours qui marquait la fin d'une éclipse live de huit années. En comparaison, le nouvel album revient à un format plus conventionnel (si tant est que l'épithète ait un sens chez Bashung) de chansons faisant la part belle à une country/pop soigneusement emballée par le producteur Mark Plati. Plusieurs pistes ont été abandonnées (le parolier Jean Fauque, interlocuteur privilégié depuis des lustres, brille ici par son absence, ses nombreuses suggestions ayant fini à la corbeille) avant que l'univers de Bleu pétrole ne se structure, pour l'essentiel, autour de Gaëtan Roussel, chanteur du groupe Louise Attaque, et Gérard Manset, autre éminence pérenne du paysage musical hexagonal. L'album, qui englobe neuf titres inédits et deux reprises (Suzanne de Leonard Cohen, francisé par Graeme Allwright, et Il voyage en solitaire, tube 1975 de Gérard Manset), comporte suffisamment de sève (à commencer par l'immense Je tuerai la pianiste) pour figurer d'emblée parmi les temps forts de l'année 2008, qui verra par ailleurs Bashung remonter sur scène, à dose homéopathique d
Interview
Bashung «humblement politique»
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par Gilles Renault
publié le 20 mars 2008 à 2h46
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