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Libération
Portrait

Une fille qui dénote

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Camille L'air un peu barré, mais adepte du contrôle et des contraintes, l'inventive chanteuse française sort à 30 ans un troisième album.
publié le 9 avril 2008 à 3h02

Une photo âprement négociée et rien sur sa vie privée : Camille est de retour. Mobilisée neuf heures d'affilée par sa maison de disques, propriété d'un fonds de pension anglais voulant élever les artistes en batterie, la chanteuse est-elle une capricieuse ? Ou simplement une créatrice trop consciente de sa valeur pour ne pas mettre tout son petit monde au pas ?

Les rumeurs ont couru à son sujet : vingt «dates» plantées (pour se produire à l'étranger), ce direct sur Canal + où elle ne pipe mot (optant pour des borborygmes), un premier album à la poubelle (refait), des scènes de ménage avec son management (depuis, elle se gère seule). Il ne lui reste plus qu'à annuler cette journée de promo (parce qu'il fait beau dehors), et on pourra définitivement la comparer à Björk.

Camille Dalmais a 30 ans. Six ans après ses débuts, on ne sait toujours pas s'il faut la tutoyer ou la vouvoyer. On passera de l'un à l'autre. «Elle est légèrement tyrannique, dit son ancienne «tourneuse». Ce qui est normal quand on veut réussir dans le business.» Tyrannique ? Frappadingue ? Vampirisante ? Le revers plutôt du perfectionnisme. Déterminée, boulimique, inventive, une tête bien faite et des formes balzaciennes pour arrondir les angles. Un caractère trempé conjuguant une sensualité afro-brésilienne (cours de danse) avec une rigueur d'étudiante supérieure (Sciences-Po). «C'est quelqu'un qui demande beaucoup, de disponibilité, de patience. Caméléon, pas trop regardante sur les conditions, e