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Critique

Herbie encore !

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Jazz. Herbie Hancock, le compositeur de «Maiden Voyage», entame demain à Pleyel une tournée française.
publié le 9 octobre 2008 à 6h51
(mis à jour le 9 octobre 2008 à 6h51)

Le hasard a fait que nous étions en train d'écouter en boucles serrées l'acid Dis Is Da Drum (1994), lorsque tomba la nouvelle d'un concert de Herbie Hancock le 10 octobre, à Paris, salle Pleyel. Soit l'un des plus beaux disques à ce jour recensés, basses et clavier au summum de leur jazz art electro-funk somptueusement abâtardi, pour grooves mortels, intérieurs, entraînants. Comme Charles Denner aux yeux des filles dans l'Homme qui aimait les femmes affichait «un regard d'assassin» spectral intermittent, Hancock pratique sans répit la tuerie mélodique. Auprès d'un public exponentiellement ample, jusqu'à la sortie incluse de River : The Joni Letters, qui vient de recevoir deux Grammy Awards, dont celui d'«album de l'année 2008» - toutes catégories confondues, oui. Première fois qu'un CD de jazz remporte ce prix hors de prix depuis… 1964. Quarante-quatre ans de diète spécialisée, pour un hommage à Joni Mitchell, qui chante en personne sur l'un des titres élégiaques, à l'instar de Leonard Cohen, Tina Turner ou Nora Jones.

Montre.Beaucoup trop chers à promener hors des Etats-Unis, aucun de ces spécimens ne déboulera en scène sur l'actuelle tournée française, à la différence de James Genus (basse), Terence Blanchard (trompette - les BO de Spike Lee), Lionel Loueke (guitare), le Français Grégoire Maret (harmonica, repéré aux côtés de Chick Corea, Cassandra Wilson) et Scott Kendrick (batterie). A vue de nez, la promesse d'un live