«Le jazz est l'âme des Noirs, une âme heureuse. Les chefs d'orchestre de l'époque, Cab Calloway, Lionel Hampton, Louis Jordan […] ne privilégiaient pas l'harmonie, les accords, mais composaient un spectacle grâce au swing, au feeling, à la chaleur des rythmes, à la chaleur des corps.» Cette confession de Jo Milgram, formulée en février 1994, à propos de l'étroite relation qu'entretint la danse avec le jazz, à l'époque de son âge d'or, éclaire la passion d'un collectionneur de films exceptionnel.
Phono. Des heures d'images préservées, à partir des années 70, grâce à ce béguin sans faille qu'il contracta un jour de 1931, en entendant Louis Armstrong aux puces, sur un phono à pavillons. «A cette époque, soulignait Jo Milgram, il y avait encore des catalogues intéressants à Hollywood, mais si quelqu'un ne s'y était pas accroché, tout aurait disparu.» C'est avec l'aide de Daniel Filipacchi - qui lui confiera également sa propre collection, ému par une démarche de partage - que ce legs représente une somme unique au monde. Ces images verront donc le jour dans les salles obscures dès 1977 à l'Action Christine et, plus tard, jusqu'en 1993, à travers quelque 140 séances programmées par Hervé Noël au CIDJ de Vincennes.
Aujourd’hui, voici ces merveilles visuelles et sonores, témoignages mêlant tous les styles ayant pu être sauvés de l’oubli, projetées en séances mensuelles sous le nom de Racine Jazz. Le rendez-vous aura lieu chaque troisième mardi du mo