«C'est un festival dédié à la créolité, au métissage culturel qui est évidemment la voie de l'avenir», déclare Coline-Lee Toumson, la jeune directrice artistique martiniquaise d'une manifestation qui combine musique (une quinzaine de groupes), danse, arts visuels, littérature, conférences, projection de documentaires pour la troisième année, une édition parrainée par J.-M.G. Le Clézio, avant sa nobélisation littéraire.
Alors que la saison précédente mettait en valeur le jazz antillais, cette nouvelle édition est sous-titrée «blues créole», une expression plus large que la complainte originelle du Mississippi quand elle embrasse la plaidoirie du dub poète jamaïco-londonien Linton Kwesi Johnson, la folk song subtile du Haïtien Beethova Obas, le folk électro-acoustique émouvante du Marseillais David Walters, descendant de Saint Kitts et de la Martinique, la chanson créole aux confins reggae et cajun de Gérald Totot, ou le spoken word d'Anthony Joseph, fils d'un prêtre baptiste et vaudou de Trinidad.
Malgache, comorien, afro-américain et breton, la jeune sensation world créole, Mike Ibrahim, exprime idéalement l'hybridation d'un festival qui met davantage l'accent sur la fusion culturelle, que sur la seule «négritude», chère au Sénégalais Léopold Sédar Senghor et au Martiniquais Aimé Césaire - à qui est consacré toute une rencontre littéraire («le blues de Césaire», samedi 18) et une conférence («De Nègre à négritude», dimanche 19).
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