Dans les années 1940, il y avait sur l’atoll de Tobago, petite sœur de Trinidad, au large du Venezuela, M. Sandy Lewis, un modeste pêcheur et prêcheur baptiste qui tirait le diable par la queue pour nourrir ses treize rejetons. Un jour, une tante vint à Bethel, le village natal, aligna tous ses neveux dans le jardin familial et adopta le plus efflanqué d’entre eux, McArtha Linda, 9 ans, pour vivre chez elle à Trinidad, île célèbre dans les Caraïbes pour son pétrole et dans le monde pour son steeldrum et son calypso… dont la petite Lewis est devenue une légende sous le sobriquet de Calypso Rose.
Elle a improvisé à 15 ans ses premières rimes, signé 25 albums, interprété plus de 800 chansons, dit-on, bardée de plus d’honneurs et de médailles que tout autre calypsonien vivant.
Engagé. Une personnalité charismatique, souvent comparée à des chanteuses exceptionnelles comme la regrettée Celia Cruz, Aretha Franklin - dont elle reprend le fameux I Say a Little Prayer for You, ou Miriam Makeba, avec qui elle chanta dans les années 1980 Voodoo Lay Loo. Deux chansons qui figurent sur le nouvel album de Calypso Rose, mélange de nouvelles compositions et d'anciens titres liftés par le Suédois Gordon Cyrus, producteur de Jean-Louis Aubert, Neneh Cherry ou Massive Attack.
Vaillante à 68 ans, Calypso Rose est attendue à Marseille sur le Dock des suds, au lancement ce week-end de la 17e Fiesta du même nom (7 nuits, 427 musiciens, 19 pays, 3 scènes, 1