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Critique

Patricia Barber colporte Cole Porter

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Jazz. Samedi à la Cigale, la chanteuse et pianiste américaine rend hommage au compositeur de «Night and Day».
publié le 18 octobre 2008 à 6h51
(mis à jour le 18 octobre 2008 à 6h51)

Elle est au monde du jazz ce que Joni Mitchell est à la scène folk, c’est-à-dire une chanteuse, musicienne et compositrice à l’univers stellaire et personnel. De celles qui s’imposent hors modes en suivant leur propre chemin dans un registre intello toujours accessible, voire érotique sans en avoir l’air. Car, si on colle souvent à Patricia Barber une étiquette d’austérité liée à une allure classique plutôt bon genre, la Chicagoane, avec son filet de voix feutré à vous coller illico au plafond, ne badine pas avec la sensualité d’un chant qui n’use jamais des artifices de séduction souvent de mise dans la corporation.

Après l'ambitieux et très réussi Mythologies paru en 2006, inspiré des Métamorphoses d'Ovide, Patricia Barber s'empare à présent du répertoire de Cole Porter, génie du phrasé du Great American Songbook. Avec les convictions qu'on lui connaît, elle se réapproprie totalement ces standards, mais surtout y ajoute trois confondantes compositions sur l'amour, élaborées à la manière de son aîné, dont le dionysiaque Snow.«J'ai écrit ces chansons en ayant Cole Porter sans cesse à l'esprit. Il a été pour moi à la fois un maître quant à sa manière incomparable d'écrire les textes et une idole de toujours pour sa musique», confie l'Américaine pro-Obama.

Parmi les atouts de Patricia Barber, il convient d’ajouter une science pianistique maîtrisée, qui lui permet un échange de haut vol jamais «jazzeux» avec des musiciens fidèles triés sur le v