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Interview

«Il faut en finir avec les disques jetables»

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Musique. A l’occasion des Arènes de l’indépendance, le producteur Patrick Zelnik revient sur l’urgence de réguler le marché.
publié le 23 octobre 2008 à 6h51
(mis à jour le 23 octobre 2008 à 6h51)

De quoi parlent le président du syndicat des producteurs indépendants européens Impala et le président de l’Union européenne s’ils se rencontrent ? Des PME culturelles. Quand le premier était à Virgin France et le second au Budget Balladur, Patrick Zelnik et Nicolas Sarkozy échangeaient sur l’ouverture des magasins culturels le dimanche. Devenu indépendant, Patrick Zelnik, producteur de Carla Bruni et autres Mirwais, interpelle sur l’urgence de réguler le marché selon lui menacé par l’hyperconcentration physique et numérique. Actionnaire d’Actes Sud et , selon le fondateur de Naïve, Zelnik lance les Arènes de l’indépendance, deux jours de débats (1). Interview.

D’où est partie l’idée ?

D’un dîner au ministère de la Culture avec l’Impala. Près des champions européens que sont Bertelsmann ou Vivendi, tout un réseau d’indépendants anime le marché. Soit 50 % des emplois, 80 % des nouveautés. Pourtant, les quatre majors du disque occupent 90 % des linéaires en magasin. Idem sur le Net : YouTube et DailyMotion font des deals préférentiels aux majors. Vivendi ou Bertelsmann ont imposé un marché à deux vitesses. En possédant des parcs d’abonnés, de téléphonie mobile, elles mettent le client dans une nasse en lui vendant tout ce qu’elles produisent. 90 % des titres à la radio viennent des majors. Face à cette concentration, nous demandons que les instances de régulation traquent les abus de position dominante. Le marketing supplante la création ; un disque enregistré pour 50 000 euros fait l’objet de 120 000