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Libération
Critique

Ludo Pin, première fournée

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Chanson. Le jeune auteur strasbourgeois sort de l’ombre.
publié le 5 novembre 2008 à 6h51
(mis à jour le 5 novembre 2008 à 6h51)

On écoute Ludo Pin. Puis, on le rencontre : 28 ans, yeux et cheveux bruns, baskets et jeans usés, une franchise dans le propos raccord avec les onze chansons de son premier album sans titre, qui sort ces jours-ci dans une concurrence pas franchement idéale pour un artiste en développement. Si l’on s’attarde sur le cas Ludo Pin, c’est qu’il fera son chemin, quoi qu’il en soit, avec ou sans nous, bouche-à-oreille assuré d’un garçon né à Strasbourg l’année de la mort de Lennon, mère guide touristique et père dans l’aménagement du territoire allant à Sarcelles cultiver des idéaux communistes.

Contestation. Cours de guitare classique, petits boulots, Amérique latine sac au dos, des groupes de caves d'un jour, ambiances Bollywood ou mandingue, des chansons sur un quatre-pistes de chambre, influences Wu-Tang Clan, Portishead, Dominique A ou le chanteur Ignatus, qui propose à Ludo Pin d'aller démarcher. Résultat : des passages sur Radio Nova donnant lieu à une première partie (guitare et sampler) de Louise Attaque à Bercy en novembre 2006. Le titre déclencheur s'intitule 3 Secondes. Il ouvre l'album. Soutenue par des aigus de claviers et le crépitement d'un vinyle, la phrase gimmick «Si j'respire toutes les trois secondes» renvoie à la contestation, la guitare de Woody Guthrie, les riddims ragga, les syncopes hip-hop.

Maquettes. Il s'agit là d'une des compos les plus étonnantes qu'il nous ait été donné d'entendre depuis