Dix ans, dans le monde de la techno, c’est une éternité. Et ça se fête. Le festival Nördik Impakt de Caen, qui s’élance aujourd’hui pour une semaine (lire ci-dessous), atteint cette année cet âge vénérable et voulait marquer le coup. Un ratage politico-administratif et quelques tracas avec la préfecture plus tard, la fête sera sage et les rêves de grandeur reportés à 2009.
Tout a commencé par une subvention restée lettre morte, une histoire symptomatique des difficultés que rencontrent les rendez-vous de musiques actuelles depuis l'effondrement du marché du disque. «Les cachets des artistes ont été multipliés par dix depuis 2005, explique Christophe Moulin, codirecteur du festival, alors que dans le même temps, l'aide de la ville de Caen restait identique : 10 000 euros.» Une somme doublée ces dernières années, à laquelle s'ajoutent quelque 50 000 euros de la part de la région et 20 000 du département. Ce qui ne fait toujours pas le compte pour Nördik Impakt. L'an dernier, la mairie (alors UMP) demande donc au festival un bilan de ses besoins. Le dossier est rendu en janvier 2008 et se résume en un chiffre : 200 000 euros. «Ce n'est pas une somme folle dans le monde des festivals, enchaîne Christophe Moulin. Ce qui est absurde, ce sont les subventions figées depuis des années !»
Dans la foulée, le conseil municipal suspend ses travaux et laisse place à la campagne électorale. Et le dossier stagne jusqu'à l'installation, fin mars, d'une nouve