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Critique

Sting et Costello, voix sans issue

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Opéra. «Welcome to the Voice», au Châtelet, décourage à force de mièvrerie.
publié le 22 novembre 2008 à 14h57
(mis à jour le 22 novembre 2008 à 14h57)

Première peu courue jeudi soir au Châtelet où l'assistance était plutôt clairsemée pour applaudir Welcome to the Voice et ses vedettes pop, Sting, son fils Joe Sumner et Elvis Costello. A l'origine de cet «opéra», il y a la rencontre entre Steve Nieve, pianiste doué de The Attractions d'Elvis Costello depuis la fin des années 70 et Muriel Teodori, psychanalyste, dramaturge, metteur en scène et désormais compagne.

Une fois la participation de l'ex-chanteur de The Police acquise, les deux n'ont eu aucun mal à convaincre Deutsche Grammophon de publier, en 2007, un enregistrement de leur œuvre, avant même qu'elle ne soit donnée en public. D'où l'idée du Châtelet d'en commander une production scénique pour Paris, donnée pour cinq représentations seulement.

Poncifs. Le talon d'Achille de cette création est moins sa musique que le livret «d'une naïveté qui confine à la bêtise», pour citer un film français. Dionysos, ouvrier, quitte son poste pour s'introduire dans l'opéra où se produit une diva dont il est épris. La police arrête le manant, condamné par la foule et sauvé in extremis par l'intervention de la chanteuse. Dionysos, à nouveau libre, rejoint la diva à l'aéroport pour un duo d'amour final.

Remake de Diva et de la Bourgeoise et le Loubard perfusé d'emprunts aux Contes d'Hoffmann d'Offenbach (Dionysos est visité en rêve par trois femmes, Carmen, Butterfly et Norma) histoire d'étoffer le propos, ce