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Libération
Critique

Women, parfum sonique

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Rock. A la découverte d’une sensation pop bruitiste canadienne, en concert ce soir à Paris.
par BAYON
publié le 24 novembre 2008 à 6h51
(mis à jour le 24 novembre 2008 à 6h51)

Des arpèges de guitares synthétisées, une onde sonique digne de Rhys Chatham pour 15 guitares au Centre culturel américain 1980, entre deux variations rock artyrappelant les twistismes du Devo növö d'Akron, poudrés de réminiscences Frippertronics, et d'une couche psyché-pop : c'est la sensation plastique Women. Soit un carré d'as de Calgary (Alberta, Canada), vendu «rock prog»«lo-fi» mais revendiqué This Heat (punk bruitiste). Le travail aigu de ces «Femmes», aux arythmies d'assonances, à deux doigts du cérébral à la TV On The Radio/Bloc Party, distingue une entrée de la rentrée.

Le manifeste «sourd et froid» des frères Flegel (Pat, chanteur guitariste, 23 ans, et Matt, basse, 26 ans), de Mike Wallace (percus, batterie, 23 ans) et Chris Reimer le cadet (guitare, 22 ans), produit par le pair boss Chad Van Gaalen, a été gravé en janvier 2008, via quatre mois de «répète» sur ghetto blaster et «magnéto», dans un «couloir de studio sur jardin». Women de Women déploie un nuancier 10 titres au stylisme fragmenté, valant amorce crépitante.

Crin-crin. L'introït est un mini-opéra à la Who, amorcé rigodon crin-crin ânonnant (Cameras : 1 min) ; enchaîné en Lawncare sur mode electroLavomatic, où, passé une trépidation vaguement grégorienne, l'antifolk vire indu nasillard pour clore 4 mn 27 de robinetterie ; la cerise sur ce gâteau opératique se posant alors avec la scie Woodbine - émi