En France, voire ailleurs, personne ne connaît Micah P. Hinson. Mais c'est un tort. Tel est du moins notre avis et celui d'un de ses grands partisans, Pierre Lescure, qui, ayant repris la direction du Théâtre Marigny, à Paris, a décidé de faire entrer la musique dans l'édifice et par conséquent le chanteur susnommé, qui se retrouve, ex nihilo, à l'affiche au bas des Champs-Elysées. L'initiative ne manque pas de cran : la salle est à vue d'œil dix fois trop grande et, en ce mois de novembre, il règne sous les amplis une rude concurrence (Dirty Pretty Things, Mercury Rev, Leonard Cohen, Chris Potter, Camille, Alain Chamfort, Thomas Fersen, etc., rien que ce soir). Mais Micah P. Hinson a des arguments à faire valoir : lui et son Red Empire Orchestra (violon, violoncelle, orgue, claviers…) incarnent une haute idée de l'americana, country folk époussetée où prédomine la voix de «vieux-jeune» de cet autre Micah. A 26 ans, le garçon - blanc-bec en descente de Johnny Cash et de Nick Cave - a grandi dans une famille chrétienne fondamentaliste, vidé l'armoire à pharmacie, séjourné à l'ombre et trouvé la voie de la rédemption dans la musique. L'album sans titre sorti en juillet - déjà son troisième - est un psautier (Sunrise Over the Olympus Mons, The Fire Came up to My Knees, jusqu'au crève-coeur Dyin' Alone) qui devrait servir de socle à une prestation passionnée. Attendu ce soir en trio (un Red Empire Orchestra de poche, l'ensemble fonctionnant à géométrie variable), Micah
Les psaumes poignants de Micah P. Hinson
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par Gilles Renault
publié le 25 novembre 2008 à 16h23
(mis à jour le 25 novembre 2008 à 16h23)
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