Absent depuis 1982 des deux scènes de l'Opéra de Paris, Fidelio a fait son retour, mardi soir à Garnier, dans une nouvelle production confiée à Johan Simons. Durant ces vingt-six années, l'unique opéra de Beethoven, dont la Leonore est considérée comme le brouillon, ne fut pas pour autant oublié dans la capitale. Dans les années 90, Stéphane Braunschweig en livra sa vision géométrique et en noir et blanc, au Châtelet, tandis que Patrice Caurier et Moshe Leiser présentèrent la leur, naturaliste et émouvante, donnée en alternance avec Leonore au Théâtre des Champs-Elysées. Ces productions ne firent pas plus l'unanimité que celle que Gérard Mortier commanda à Wernicke pour Salzbourg à la même époque. Même si cette dernière ne manquait pourtant pas d'intérêt.
Nouveaux dialogues. Le problème de Fidelio demeure structurel : livret d'une faiblesse extrême, forme à mi-chemin de l'opéra et de l'oratorio. Restent les inventions musicales et orchestrales, la très belle écriture vocale et chorale. Pour certains, le fait que ces qualités soient mises au service de grandes idées - à savoir la lutte contre la tyrannie, pour la justice et la liberté - suffit à considérer Fidelio comme un chef-d'œuvre.
Du Simon Boccanegra de Verdi que monta Johan Simons à Bastille, on a retenu un plateau vide avec un rideau scintillant pour figurer la mer et quelques chaises en plastique multicolores ; un grand ennui, également, dû à l'abse