Discrètement ouverte au printemps, l'Alhambra a pris sa vitesse de croisière après les vacances d'été. Située à deux pas de la place de la République et du canal Saint-Martin, la salle, aux dimensions idéales (600 ou 800 places, selon la configuration), offre de bonnes conditions question acoustique et visibilité. Quant à la programmation, elle se définit par une absence totale de cohésion, au point que se tromper de soir peut avoir des conséquences tragiques (de Okkervill River à Phil Barney, via Rokia Traoré, Dick Rivers ou Hocus Pocus !).
Jusqu'à samedi soir, l'hôte se nomme Alain Chamfort et il sait recevoir. Figure historique et personnalité attachante de la variété française, Alain Chamfort conserve, à 59 ans, rigoureusement la même sveltesse que dans les années 70. Ses tubes aussi. Titré Chansons en trompe l'oeil, le spectacle, à l'image du personnage, se distingue par une absence louable d'outrecuidance. «Il n'y aura rien de neuf, alors on va faire avec ce qu'on a de disponible sur le marché», prévient-il au début. Cependant, sous des allures de best of assumé, le show ne manque pas d'imagination, puisque l'artiste - épaulé par un jeune producteur de 24 ans -, y fait une utilisation intensive, subtile et malicieuse de la vidéo qui ouvre de nouveaux horizons. Entouré de deux musiciens, l'un aux platines l'autre à la guitare, Chamfort égrène ses hits, tandis que, sur quatre grands écrans verticaux défilent les images. Renforts instrumentaux par