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Libération
Critique

Mouss et Hakim à l’heure de l’«Apéro »

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World. En concert samedi à la Cigale, les ex-Zebda, suivent les traces musicales de l’immigration dans les bars de quartier.
publié le 29 novembre 2008 à 6h51
(mis à jour le 29 novembre 2008 à 6h51)

«Allez-y, faites parler le patrimoine commun», encourage Mouss en commençant Ya Rayah dans la cave du French K-Wa, un bar du XXe arrondissement de Paris où, avec son frère Hakim, ils donnent un de leurs Apéros d'origines contrôlées (AOC). Pendant l'année qui a suivi la sortie de leur disque, compilant et reprenant à leur sauce les chansons préférées de leur père, immigré algérien, les deux frères, anciens membres de Zebda, ont accompagné les concerts de ces apéritifs où ils diffusent un documentaire, Trésors de scopitones, de Michèle Collery ; jouent au milieu des piliers de bars, puis discutent avec les chibanis (les «anciens») et les plus jeunes.

En cette fin novembre, le café est rempli de jeunes gens de toutes origines, venus profiter du couscous gratuit et d'un cours d'histoire ludique. Une jolie trentenaire n'arrête pas d'interpeller son compagnon : «Ecoute celle-là, elle est géniale, mon père la chantait.» Mouss et Hakim ont essayé de retrouver les 200 bars où les pères, venus seuls d'Afrique du Nord, se rencontraient le soir après une journée à l'usine : «Ces bistrots, raconte Mouss, se situaient à Paris ou à Roubaix. Les cabarets à Marseille, c'est venu après.»

Le French K-Wa n'existait pas encore, mais il se trouve en face de l'emplacement de celui où tous les musiciens algériens convergeaient à Paris à la fin des années 60. Aujourd'hui, c'est un lavomatic. Accoudé au comptoir