Le problème des chanteurs, c'est qu'ils tentent de refouler ce qu'ils ont de plus désirable. Ainsi, Alain Souchon, après s'être longtemps vécu en Mick Jagger déhanché, moue ourlée et guitares toutes dents dehors, semble petit à petit se résoudre à un style plus en adéquation avec ses particularismes de chanteur néopop à la française. Disons un Francis Lemarque «burgalatisé» qui essaierait de se frayer une place entre sa légende et un paysage gangrené par les phrasés au chewing-gum. Depuis Foule sentimentale, un minimalisme guitare à la Françoise Hardy semble l'emporter sur les batteries. Cela va bien à Souchon, cela constitue une grande partie d'Ecoutez d'où ma peine vient.
Aragon. Trois ans après la Vie Théodore, le chanteur renoue avec Renaud Letang, producteur de Rive gauche ou la Vie ne vaut rien, en reprenant l'histoire là où elle s'était arrêtée avec l'album Au ras des pâquerettes (1999). Ensemble, ils ont fait un pari : un album entièrement écrit par le chanteur (hormis deux musiques de Pierre Souchon, Parachute doré, Sidi Ferouch, deux textes coécrits avec David Mac Neil, et un Aragon mis en musique, Oh ! la guitare).
Un Souchon sans Voulzy, est-ce possible ? Pas tout à fait. Alain Souchon a composé la moitié de ses chansons. Cela a donné des tubes (la Beauté d'Ava Gardner, Foule sentimentale …). Mais on sait aussi que Laurent Voulzy fut son déclencheur, composant l'autre moitié, avec pas moi