Jean-Louis Brossard, 55 ans, et Béatrice Macé, 50 ans, sont les deux codirecteurs des Rencontres transmusicales de Rennes. Alors étudiants, ils créent en 1979 le festival pour soutenir l'association rennaise Terrapin. Depuis, la ligne n'a pour ainsi dire pas varié. Ce sera cette année la 30e édition, pour le public, comme pour eux. Rencontre croisée.
A quoi servent les Transmusicales?
Béatrice Macé. A faire état d'une création artistique et à raccourcir le délai entre le moment où elle se fait et le moment où elle est présentée aux publics. A rester curieux.
La notion de scène européenne est-elle une réalité tangible ?
Jean-Louis Brossard. Elle existe. Surtout depuis l'émergence de la scène electro qui, par nature, se joue des frontières et de la barrière de la langue. Le meilleur exemple est le succès des remix de Crookers connus dans le monde entier. Déjà, depuis TC Matic en 1981 ou Stephan Eicher, on savait qu'il se passait des choses vraiment nouvelles en Europe. Des artistes singuliers. Comme Björk en Islande ou 22 Pisterpirkko en Finlande, parfois isolés dans leur propre pays, ou issus d'une scène locale active. On est toujours restés très attentifs. Il y a ainsi eu des artistes aux Trans qui venaient de Suisse, du Portugal, de Norvège, de Roumanie, de Lettonie… Avec succès pour certains. Après son premier concert aux Trans, Bjorn Berge a booké une tournée de 35 dates en France.
Quels sont aujourd’hui les meilleurs canaux pour élaborer la programmation ?
J.-L.B. De bonnes oreilles ! Il faut savoir jongler avec tous les outils à disposition: le relationnel, les disq