Alors que tant de musiciens se (com)plaisent à expliquer que, non, vraiment, même y réfléchissant bien, ils ne voient pas ce qu’ils auraient pu faire d’autre dans la vie, Mélissa Laveaux expose un cursus qui, de toute évidence, ne la dirigeait absolument pas vers la scène : quatre années d’études en sociologie, science politique et philosophie appliquée et, à la sortie, la perspective un job dans l’administration publique, autour de questions liées à la santé.
Or, un an pile poil après avoir quitté la fac, la Canadienne d'Ottawa, née dans la classe moyenne de parents d'origine haïtienne, vit en colocation à Paris, où elle plaide la cause d'un disque sorti début novembre, Camphor & Copper, bonne surprise folk de l'année. Une guitare d'occasion, achetée 15 dollars quand elle avait 13 ans, n'y est sans doute pas étrangère. La relique est restée au pays, en piteux état ; tandis que sa propriétaire défend désormais ses chances de l'autre côté de l'Atlantique où, «bien entourée sur le plan professionnel», elle espère tirer son épingle du jeu. Sans avoir la prétention de révolutionner quoi que ce soit.
«Peine».Au contraire, Mélissa Laveaux croit aux vertus des influences, dès l'instant qu'elles sont convenablement digérées. En vrac, elle pourrait ainsi citer Joni Mitchell, The Roots, The Fugees, Nina Simone, Rokia Traoré, Billie Holiday, ou feu la figure protestataire antillaise Martha Jean-Claude, entre autres canaux d'irrigation, «écoutés