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Libération
Critique

Creedence Clearwater à la source

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Rock. Hommage à un fleuron 68 pour saluer 2008.
par BAYON
publié le 5 janvier 2009 à 6h51
(mis à jour le 5 janvier 2009 à 6h51)

Vu d’ici, on se représente mal la recréation du monde rock que fut l’aventure Creedence Clearwater Revival, ou CCR, comme on résume parfois le groupe des frères Fogerty (avec Stu Cook et Doug Clifford) - on dit aussi «Creedence», pour résumer.

Au tournant des années 60-70, âge d'or psychédélique des Beatles, Rolling Stones (et autres Who, Kinks, Doors, Troggs, Move…), prolongeant la décennie des pionniers (Cochran, Vincent, Holly, Bo Diddley, Perkins, Lee Lewis…) et du grouillementrhythm'n'blues afférent (Them, Pretty Things, Yardbirds, Animals…), tout cet Eden pop rock anglo-saxon ayant vécu, au couchant voilà qu'en un groupe vocal un seul, d'une seule voix, un certain John Fogerty, pianiste guitariste leader auteur chanteur compositeur arrangeur producteur prêcheur du quatuor au nom spirite Creedence Clearwater Revival, porté d'ailleurs par un souffle vaudou de marais bayou en onde de fièvre d'Amérique vieille Europe, voilà qu'un nom de code cabalistique surgi du néant effaçait et réinventait tout d'un coup.

Demi-caisse. Creedence Clearwater Revival, c'étaient ensemble Chuck Berry (pour la rythmique calypso transformiste, le moelleux de demi-caisse, le métissage), Little Richard (pour le style vocal shouter), les Rolling Jones (pour le blues), les Beatles (pour tout), fondus en rêve pop music ultime ; c'était le country rock revisitant la folk à Dylan en bois vermoulu (lequel Dylan en rupture de ban électrique, verra tôt dans Creed