«D'après la pensée de Frantz Fanon [psychiatre et penseur martiniquais, ndlr], les artistes noirs connaissent trois stades dans leur carrière : la maîtrise du langage créatif, le retour aux racines, puis la révolte. Avec cet album, j'en suis à la deuxième étape !» Quelques heures avant de monter sur la scène des Transmusicales de Rennes (Libération du 8 décembre) et confirmer tout le bien qu'on pensait déjà de lui après son premier album de 2007, Leggo de Lion, Anthony Joseph détaillait la paisible évolution qu'il étale dans Bird Head Son, son nouveau disque.
Poète et écrivain bien assis dans la sphère afro-caribéenne, professeur à ses heures, venu à la musique pour assouvir les besoins déclamatoires de ses textes, Joseph se tourne dans cette nouvelle collection de chansons vers son île natale de Trinidad, où il a vécu jusqu'à 22 ans avant de déménager à Londres en 1989. «J'ai eu une première vie là-bas et je n'étais donc pas un gamin quand je suis arrivé à Londres, où j'ai vécu et avancé avec cet héritage.» Notamment les histoires mystiques racontées le soir, le jazz éminemment rythmique de l'île et le calypso, forcément : «Je n'avais jamais vraiment posé un regard réfléchi sur ce passé. Alors Bird Head Son, c'est ça : une façon de clore un chapitre.»
Comme Leggo de Lion était associé à un recueil de poésie, The African Origins of UFOs, ce nouvel album va de pair avec un ouvrage du même nom qui r