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Libération
La critique

Emily Loizeau à tire d’elle

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Chanson. L’artiste franco-anglaise, très entourée pour son deuxième disque construit entre Paris, l’Ardèche et la Réunion, trouve l’équilibre ambitieux entre tonus et gravité.
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publié le 3 février 2009 à 6h52
(mis à jour le 3 février 2009 à 6h52)

Combien de temps faut-il pour aller de l'Autre Bout du monde au Pays sauvage ? Environ trois ans, en passant, entre autres, par Paris, l'Ardèche et la Réunion. Identifiée au milieu des années 2000, Emily Loizeau a fait un sacré bout de chemin. Dès la première fois qu'on l'avait vue sur scène, assurant une première partie dans une minuscule salle parisienne de Belleville, cela paraissait évident. Mais l'industrie musicale étant ce qu'elle est (parfois patraque, versatile, pas toujours d'une extrême vivacité), la chanteuse franco-anglaise originaire de Seine-et-Marne a dû y aller piano - l'adverbe fusionnant ici avec l'instrument en compagnie duquel elle a grandi - avant de saisir sa chance.

Etudes de philo, école de théâtre à Londres, approche de la mise en scène dans le sillage d'Aperghis et signature sur Fargo, le petit label français américanophile régulièrement cité en exemple, Loizeau décolle début 2006. Son disque d'ouverture, l'Autre Bout du monde, se vend à plusieurs dizaines de milliers d'exemplaires, sa collection de comptines folk délurées plaît, à juste titre. En pleine floraison féminine (Anaïs, Pauline Croze, Jeanne Cherhal, etc.), la scène scelle son essor à travers des salles de plus en plus grandes et enthousiastes. Fin du premier chapitre.

«Réponse». Mi-janvier, la menue trentenaire situe ainsi la suite, dans son appartement parisien du quartier des Buttes-Chaumont : «Les chansons de Pays sauvage figurent une for