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Critique

Corneloup, la tête et les anches

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Jazz. Dans le cadre du festival Sons d’hiver, le saxophoniste présente ce soir puis en tournée son projet transatlantique «Next».
publié le 10 février 2009 à 6h51
(mis à jour le 10 février 2009 à 6h51)

Inutile de chatouiller longtemps François Corneloup sur la définition du mot «jazz». Auteur de Next, projet gorgé de groove, et figure majeure du groupe franco-américain Ursus Minor, le saxophoniste autodidacte décloisonne volontiers, sans renoncer à sa personnalité ou à sa culture, pour insuffler au baryton comme au soprano un univers hybride et audacieux. «Le mot jazz a servi à des musicologues pour essayer de circonscrire une musique qui, de toute façon, bouge et change aussi vite qu'on essaye de l'attraper, explique Corneloup. Il n'existe pas un style plus audible ou plus communicatif qu'un autre. Il y a surtout des gens qui ont, ou pas, la capacité de transmettre. La question du style ne m'intéresse pas, parce qu'elle m'obligerait à enfermer mon travail pour une raison que je n'ai pas choisie moi-même, mais uniquement parce que des gens, marchands ou acheteurs de disques, voudraient me classer dans une catégorie précise.»

Echange. C'est d'ailleurs pétri de nouvelles intentions électriques, développées outre-Atlantique avec des musiciens issus de l'effervescente scène de Minneapolis, que Corneloup - soutenu par son complice Dominique Pifarély au violon électrifié -, plonge en direction du rock. Fondée sur l'échange, la brêche a été ouverte depuis plusieurs années par le producteur du label indépendant Nato, Jean Rochard, «bien avant que l'on ait cherché à régler notre œdipe avec les musiciens américains» précise Franço