Place à Dani Gurgel - 23 ans, fraîcheur brésilienne -, digne représentante d’une nouvelle génération musicale, à la fois classique et inattendue. Car figurez-vous que, cinquante ans pile après l’effervescence de la bossa, voilà que ça recommence : de très jeunes gens se mettent en tête de marier harmonies sophistiquées du jazz et rythmes des musiques traditionnelles brésiliennes, tout simplement parce que cela produit de belles choses.
Mais attention, l'eau a coulé sous les ponts : le MP3 a relégué le 45 tours dans les brocantes, les métissages musicaux sont devenus monnaie courante, et, surtout, on ne descend plus sur la plage d'Ipanema avec une guitare, mais on s'enferme dans un studio de São Paulo avec un pianiste. Au revoir la bossa, bonjour le «brazilian jazz» comme Dani Gurgel, son plus récent vecteur, aime à dire. C'est Maria Rita qui a ouvert la voie avec son album, en 2003. Trio piano-basse-batterie, voix pleine de punch héritée de sa mère Elis Regina, culture musicale transmise par son père, le pianiste et compositeur Cesar Mariano Camargo, chansons rôdées dans des petits clubs. A l'arrivée, un succès massif et imprévu.
Numérique. Dani Gurgel, autre native de São Paulo, a également des parents musiciens. Sa mère Debora tient le piano sur Nosso (Nôtre en VF), le premier vrai album de la fille, et compose parfois. Musique précise qui swingue, et qui ne réinvente pas le fil à couper le beurre. La voix de Dani Gurgel est plutôt du genr