Absent depuis vingt-cinq ans de l'Opéra de Paris, Werther y fait son retour dans une production invitée du Staatsoper de Munich et dans ses deux versions, données en alternance. Celle, originale, pour ténor, avec Rolando Villazon dans le rôle du poète ; et celle, remaniée dix ans plus tard, pour baryton, confiée ici à Ludovic Tézier, qui chante également le rôle d'Albert dans la version pour ténor. Au vu de ses dernières annulations au Metropolitan de New York, confirmant qu'il n'est pas sorti de la mauvaise passe de ces deux dernières années, certains doutaient de la capacité de la star franco-mexicaine à assurer ses six représentations. A vingt-quatre heures de la première, Villazon déclarait forfait, laissant à Tézier l'honneur d'être le premier à chanter à Paris, dans une production scénique, la version pour baryton, dont le Capitole de Toulouse donna une mémorable version de concert, au Châtelet en 2004.
Souplesse. Au risque de choquer les fans de Jules Massenet, pour qui trop - d'abandon, de langueur, de lyrisme - n'est jamais assez, la direction objective de Kent Nagano ne manque ni de souplesse ni de raffinement et a permis, samedi soir, à l'orchestre de Bastille de briller sans sombrer dans ce pathos inflammatoire qui valut nombre de détracteurs au compositeur de son vivant. Même bonheur sur le plateau, confié au vétéran Jürgen Rose, venu du décor et des costumes et qui sait conjuguer évidence cinématographique des tableaux et intelligence t