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Critique

Le «gule wamkulu» sort ses masques magiques à Paris

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World. La cérémonie africaine en vedette du festival de l’Imaginaire.
publié le 6 mars 2009 à 6h52
(mis à jour le 6 mars 2009 à 6h52)

Cette 13e édition du festival de l'Imaginaire, présentant une vingtaine de formations venant d'autant de pays, s'ouvre par un spectacle inédit en Europe. Une coutume impressionnante de danses énergiques, de tambours tourbillonnants, de chants vifs et de masques sacrés, effrayants ou amusants : le gule wamkulu, patrimoine des Chewa, peuple partagé essentiellement entre les anglophones Malawi, Zambie et le Mozambique lusophone.

Une Afrique australe où cette cérémonie garde encore ses secrets d'initiation malgré quelques recherches anthropologiques sur le sujet. «En dehors des rituels, nos masques sont soigneusement cachés dans des endroits difficiles à trouver pour les gens du village», déclare Joseph Chikuta, septuagénaire replet mais alerte, agronome dans le civil, chef du gule (prononcer goulé) de Mkaika. C'est ce bourg aux murs en terre et toits de chaume, au nord-est de la Zambie, qui fait office de «capitale» du gule wamkulu, lorsque les Chewa des trois pays bifurquent ici à la fin de la saison sèche et des récoltes pour la grande cérémonie annuelle, sous l'égide de leur chef suprême, le Kalonga Gawa Undi XI - un quadragénaire originaire de Mkaika et ingénieur à Lusaka, la capitale zambienne.

«Notre village de 400 habitants accueille 5 000 personnes à ce moment-là. Nous recevons les chefs de toutes les régions où vivent les Chewa et échangeons des cadeaux. Le gule wamkulu peut être aussi donné pour le décès d'un c