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Critique

Un «Hippolyte et Aricie» baroque et hypnotique

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Opéra. A Toulouse, la tragédie déclamatoire de Jean-Philippe Rameau amplement servie par Ivan Alexandre.
publié le 10 mars 2009 à 6h53
(mis à jour le 10 mars 2009 à 6h53)

Ayant ouvert sa dernière saison au Capitole de Toulouse avec le méconnu Œdipe d'Enesco, Nicolas Joël refait événement local en proposant une production exemplaire d'Hippolyte et Aricie, qu'on espère voir vite à l'Opéra de Paris où il succédera à Gérard Mortier en septembre. D'autant que Rameau, après avoir été très joué pendant l'ère Hugues Gall (avec Hippolyte et Aricie, les Indes galantes, les Boréades et un Platée d'anthologie), disparut, comme prévisible, du palais Garnier sous Mortier.

Succession. Première tragédie composée par Rameau, à 50 ans, Hippolyte et Aricie est inspiré de la Phèdre de Racine, mais beaucoup moins facile à mettre en scène. Et ce, en raison d'un livret faisant peu cas de la dimension temporelle dans la succession des événements, des chœurs, des danses et de la distribution de leurs durées respectives, ce qui n'aide pas à la construction du drame. Depuis le fameux Atys de Lully, signé William Christie et Jean-Marie Villégier, en 1987 aux Champs-Elysées, il y a aussi de nouveaux standards d'exigence musicale et théâtrale à respecter lorsqu'on s'attaque à la tragédie lyrique française.

Plus près de nous, lesBourgeois Gentilhomme et Cadmus et Hermione, montés par Vincent Dumestre et Benjamin Lazar, ont aussi marqué par leur souci historique. Musicologue et critique, collaborateur de Marc Minkowski, Ivan Alexandre fait partie de ceu