Chartres. Le 4 mars 2009. Il fait un froid polaire dans cette gare. Le chef de gare nous indique que Thomas Dutronc sera dans le prochain train. Je suis impressionnée. Je me demande si les chefs de gare s’appellent pour se donner ce genre d’info. Et puis tout aussi bêtement si je vais reconnaître Thomas Dutronc sur le quai. Mais en fait oui, bien sûr, il ressemble tellement à qui vous savez que je ne peux pas le louper.
Il aimerait bien être au chaud avant qu'on commence à nous filmer. Il est un brin crispé. Et puis il est content de dire que ça lui déplaît. C'est la première fois qu'il y arrive. En général, il n'ose pas, il accepte d'attraper la crève pour une interview. Il est fatigué. Ce matin il est allé à l'Assemblée soutenir la loi sur le téléchargement illégal sanctionné (face à la proposition de licence globale), et la veille ils se sont eux-mêmes un peu ennuyés pendant le concert, c'était un public d'«abonnés» («Heureusement que tu n'es pas venue hier»).
«Et après, du cul».Il a lu 130 pages de mon livre, il est désolé de ne pas l'avoir encore terminé, et il n'en revient pas que j'y ai utilisé le verbe gésir. Nous voilà tout confits dans notre timidité, il parle à un écrivain et moi à un musicien en tournée. S'il est un peu mal à l'aise (parce qu'il a ce foutu micro sur lui et parce qu'il est filmé), il se détend dès que la caméra s'éloigne. On dîne après les balances (et dîner quand on est en tournée ça n'est pas rien, c'est macédoi