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Libération

Cinq diamants et quelques perles

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En une douzaine d’albums, le chanteur a dessiné sa ligne rock.
par BAYON
publié le 16 mars 2009 à 6h51
(mis à jour le 16 mars 2009 à 6h51)

La riche discothèque de Bashung (une douzaine d'albums en trente ans) ne compte pas un chef-d'œuvre mais cinq. Les piliers de cette sagesse rock sont Roulette Russe (1979), Pizza (1981), Play Blessures (1982), Novice (1989) et Fantaisie Militaire (1998).

Bien sûr, Bleu Pétrole le dernier coup d'archet (ou pénultième, si l'on en croit les paroles de Bashung à propos d'un album à suivre - posthume donc) a sa trempe, son aura, ses grandeurs - mais le poids esthétique, «sonique» de Fantaisie Militaire, l'écrase, le cloue au rayon des annexes, faisant de la Fantaisie du «soldat sans joie» le vrai testament par anticipation. De même, l'album Osez Joséphine (1991), avec son tube phare piaffant, supérieur peut-être en popularité au patrimonial Gaby Oh Gaby, n'est pas une clé de voûte de l'édifice. Non plus que l'ambitieux Figure Imposée (1983), parti pour faire un album clé, avec son reggae straussien Elégance, son hit fricassé What's In A Bird et son éloge paradoxal de l'idiot, qui se perd un peu en route. Idem Passé le Rio Grande, dont l'Arrivée du tour rate sa cible populaire, mal entonné par le héros, le reste en ordre dispersé. Puis Chatterton, non dénué de beautés, d'atmosphères givrées, de desseins et de drapés, restant pour autant une édition entre-deux, un disque transitionnel plutôt que fondateur, telles les cinq fractures qu'ouvre la demi-dizaine d'albums hiérarchisés ici chefs-d'œuvre. Ci