Menu
Libération
Critique

Clarika de conscience

Article réservé aux abonnés
Chanson. «Moi en mieux», son cinquième album, étoffe un parcours fiable.
publié le 17 mars 2009 à 6h53
(mis à jour le 17 mars 2009 à 6h53)

La chanson qui ouvre Moi en mieux, le cinquième album de Clarika, sorti hier, s'intitule Bien mérité. Elle balance ceci, façon uppercut :«… Et tant pis pour ta gueule/Si t'es né sous les bombes/Bah ouais/Tu l'as bien mérité… On prend pas un bateau/Si on sait pas nager/Bah non/On a que c'qu'on mérite/Alors t'as mérité…/ Bon sang, c'est sûr/C'est la loi de la nature/C'est l'évidence/T'avais qu'à naître en France.»

Gonflé. Violent écho sonore de son temps, empreint d'une colère sardonique qui résonnerait telle la BO du récent film polémique de Philippe Lioret Welcome - et sa dénonciation âpre du sort réservé par l'Etat français aux migrants entassés autour de Calais - Bien mérité est une chanson remarquable, que Clarika assume au point de l'avoir également choisie comme premier single, donc destiné à appâter les radios. Gonflé. «Comme tout le monde, j'ai des idéaux et suis à la fois pétrie de contradictions,expose Clarika. Je ne voulais pas tomber dans la lourdeur du sujet de société. Mais j'habite Belleville, avec deux enfants qui vont à l'école et je vois bien ce que ce genre de situation, autour des sans papiers par exemple, engendre comme souffrance. Jusqu'à présent, on a souvent mis en avant chez moi des choses plus légères. Après quinze ans de carrière, je me suis dit que je pouvais bien m'autoriser un peu plus de gravité. Cette chanson n'est pas subversive, mais il a quand même fallu argum